Filière Ylang Ylang BIO

L’ile de Nosy Bé, dans le canal de Mozambique à l’Est de l’Ile principale de Madagascar est la principale zone de production de fleurs d’ylang ylang et de l’huile essentielle issue de cette fleur odorante. Sur l’ile de 320km2, on compte environ 980 producteurs de fleurs (allant de quelques pieds à des centaines d’hectares), 250 alambics, pour une production entre 65 et 80 tonnes d’huile essentielle/an (ile de Nosy Bé + Ambanje).

La production d’huile essentielle d’Ylang Ylang a lieu tout au long de l’année avec des pics de production de mars à mai et de décembre à janvier. La fleur doit être ramassée à maturité, c’est-à-dire complètement ouverte et d’une belle couleur jaune.

La distillation est longue, entre 18 et 24h à pression atmosphérique et l’huile essentielle est récoltée au fur et à mesure pour séparer les différentes fractions de cette huile précieuse. En effet, la première fraction représente « l’Ylang extra », puis vient « l’Ylang 1ere » puis « Ylang 2ème » et enfin « Ylang 3ème ». Cette dernière représente entre 60% et 80% du volume d’huile essentielle produite lors de la distillation.

Les alambics de Nosy Bé fonctionnent grâce à du bois de chauffe local. La longueur de cette distillation entraine d’importants problèmes de déforestation sur cette petite île. En effet, pendant des décennies, les forêts ont été coupées pour permettre de distiller l’Ylang Ylang, et on considère que l’île de Nosy Bé a un taux de déforestation très important. Cette déforestation a été accentué ces dernières années par l’augmentation de production illégale de charbon, en utilisant la mangrove présente autour de l’île. C’est un enjeu environnemental majeur pour Nosy Bé, et si la réglementation de la production illégale de charbon est compliquée à mettre en œuvre, les distillateur d’Ylang sont eux réglementés depuis plusieurs années afin de réduire leurs impacts sur la déforestation. Ils doivent ainsi avoir un programme de reboisement, avec des parcelles en propre de culture de bois de chauffe, ; l’acacia mangium est souvent utilisé sur ces parcelles, car sa croissance est rapide et il représente un bon pouvoir calorifique et une bonne reprise après coupe. Le gouvernement a également mis en place une taxe de reboisement : chaque exportateur doit reverser 1.5% du prix de chaque kilo d’huile essentielle d’Ylang Ylang exporté.

Certaines entreprises ont également élaboré des distilleries économes en bois de chauffe permettant de diminuer par 9 la consommation en bois de chauffe. Les distilleries traditionnelles utilisent environ 6m3 de bois pour 1kg d’huile essentielle à 0,36m3 pour 1kg d’huile essentielle, soit une diminution drastique de consommation de bois. Ces initiatives doivent être saluées.